Chez Alan, la roadmap produit est Ă  l’image de la culture d’entreprise. La licorne française mise en effet sur la transparence et l’autonomie de ses Ă©quipes pour bĂątir les nouvelles briques de son produit d’assurance santĂ©. DĂ©taillons les coulisses de son processus avec Thomas Rolf, son Chief Product Officer.

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✉ Article issu du Ticket N°86


Ce que tu vas apprendre dans cet article sur les roadmaps produit de Alan : 

1- Les 3 intĂ©rĂȘts d’une roadmap : priorisation, alignement et communication

2- Ce que contient le Strategy Pack, le doc de rĂ©fĂ©rence de la stratĂ©gie d’Alan

3- Le framework de roadmap d’Alan, avec les notions de narratif, d’appĂ©tit et de thĂšmes produit

4- La déclinaison des roadmaps au sein de chaque équipe, avec les Crew Quarter Plan

5- Un processus de roadmap est le reflet d’une culture d’entreprise et d’un contexte particulier

6- Incertitude, radicalité, standardisation : 3 difficultés rencontrées


Contexte : les chiffres clĂ©s d’Alan (septembre 2024)

  • 570 employĂ©s (les “Alaners”) dont 100 ingĂ©s, 25 Data scientists, 20 Product Managers, 20 Product Designers et 20 Operation managers
  • + 370 M€ de chiffre d’affaires dans 3 pays (France, Espagne, Belgique)
  • 4 Mds € de valorisation (depuis sa levĂ©e de fonds de 173 M€ du 20 septembre dernier) et une rentabilitĂ© espĂ©rĂ©e en 2026

PrĂ©ambule : Les 3 dimensions de la roadmap produit d’Alan

Commençons par rappeler la base : Ă  quoi sert une roadmap produit ? Selon Thomas Rolf, Chief Product Officer (CPO) de l’insurtech, l’outil revĂȘt 3 intĂ©rĂȘts majeurs : 

1- Priorisation

DĂ©cider des opportunitĂ©s sur lesquelles Alan veut investir et, en corollaire, celles qui ne vont pas ĂȘtre traitĂ©es (souvent une information encore plus pertinente).

2- Alignement

Accorder les opportunitĂ©s produit avec les objectifs business de la boĂźte et les besoins des utilisateurs. “C’est un puissant outil d’alignement pour s’assurer que les Ă©quipes vont toutes dans la mĂȘme direction”, prĂ©cise Thomas.

3- Communication

Diffuser les opportunitĂ©s et prioritĂ©s du produit Ă  un instant T, que cela soit aux diffĂ©rentes parties prenantes d’Alan qu’à l’ensemble des Ă©quipes produit. “Notre Strategy Pack (NDLR : dont on parle juste aprĂšs) est la premiĂšre chose que doit lire une nouvelle recrue, afin d’avoir une vision claire sur la direction que nous prenons”, ajoute-t-il.

Pour Thomas, arrivĂ© en tant que 24e salariĂ© d’Alan il y a 6 ans, aprĂšs une expĂ©rience chez Meta Ă  Londres, l’équipe produit a la responsabilitĂ© de clarifier ce qu’est et surtout ce que n’est pas une roadmap.

“La plupart des parties prenantes vont en attendre beaucoup de choses. Par exemple, l’un des risques est de la considĂ©rer comme un plan dĂ©taillĂ© d'exĂ©cution : on va sortir telle fonctionnalitĂ©, telle semaine et cela va nĂ©cessiter tant de jours / hommes. Cette conception peut s’avĂ©rer efficace dans certaines organisations, mais ce n’est pas comme ça que cela marche chez Alan”, admet-il.

Voici plutĂŽt comment l’entreprise, crĂ©Ă©e en 2016, fonctionne.

Une (grande) partie de l’équipe produit d’Alan - Source : La super Ă©dition de Product Inbox sur Alan

1- 1Ăšre Ă©tape de la roadmap d'Alan : le Strategy pack

Une roadmap est une boussole
 Mais encore faut-il savoir dans quelle direction aller ! C’est tout l’objet du “Strategy pack”, un document de rĂ©fĂ©rence synthĂ©tique (environ 4 pages) Ă©laborĂ© au cours de chaque dernier trimestre de l’annĂ©e afin de dĂ©finir la vision et les prioritĂ©s stratĂ©giques de l’annĂ©e. 

Jean-Charles Samuelian, le cofondateur et CEO en pose les premiĂšres grandes lignes, puis les responsables des grandes directions de la boĂźte affinent leur partie.

On y retrouve les Ă©lĂ©ments suivants : 

  • La vision et la mission d’Alan (long terme)
  • Les piliers de la stratĂ©gie (comment y on arrive)
  • Les objectifs business de l’annĂ©e (notamment le chiffre d’affaires et les marges par segments) - ResponsabilitĂ© : Chief Financial Officer
  • Le plan produit (les grandes opportunitĂ©s produit) - ResponsabilitĂ© : Chief Product Officer
  • Le plan de Go-to-Market (le lien entre produit et business) - ResponsabilitĂ© : Chief Revenue Officer

“CĂŽtĂ© produit, je travaille avec les leads des Ă©quipes Tech, Design, Data, Operations et Assurance pour ĂȘtre bien alignĂ©s. Cela donne les grandes directions au produit qui seront ensuite dĂ©clinĂ©es Ă  l'Ă©chelle des Ă©quipes”, tĂ©moigne Thomas.

Ce document de haut niveau est gĂ©nĂ©ralement ajustĂ© cĂŽtĂ© produit et Go-to-Market tous les 6 mois, Ă  la fin de chaque semestre et
 en cas de grosse nouvelle sur le marchĂ©. “Ce qui arrive quand mĂȘme pas mal”, sourit Thomas. Dans ce cas, un processus dĂ©diĂ© existe : le Product Strategy Review. Dont nous allons justement parler dans la 2e Ă©tape de l’exercice de roadmapping d’Alan.

2- 2e Ă©tape de la roadmap d'Alan : la dĂ©clinaison de la stratĂ©gie en roadmaps pour chaque “Product Area”

Chez Alan, les Ă©quipes produit sont rĂ©parties en une dizaine de Product Area (l’équivalent des Tribes dans d'autres organisations). 

Ces derniĂšres, responsables d’une partie spĂ©cifique du produit, comme leur nom l’indique, sont composĂ©es de 5 Ă  20 personnes (essentiellement ingĂ©s mais aussi Product Designers et Product Managers) rĂ©parties entre 2 et 6 Crews (l’équivalent des Squads). Alan compte actuellement 9 Product Areas.

Les 9 "aires" produit - Source : Alan

Pour donner un exemple concret, la Product Area Claims Management s’occupe de la gestion des remboursements. Elle est composĂ©e par exemple d’une Crew contre la fraude ou encore d’une Crew dĂ©diĂ©e Ă  l’analyse de documents.

La répartition des Crews au sein des Areas... en constante évolution => "Notre organisation est au service de notre stratégie" - Source : Alan

C’est Ă  ce moment et Ă  ce niveau que l’on commence vraiment Ă  parler de roadmap produit. Ou plutĂŽt, de roadmaps produit au pluriel, puisque chaque Product Area doit Ă©crire la sienne Ă  partir du Strategy Pack et de leur contexte (enjeux, donnĂ©es utilisateurs etc.). Comment ?

A) Un template de roadmap produit en 6 parties

Une premiĂšre version est d’abord Ă©crite par la Core Team de chaque Product Area (4 Alaners senior de diffĂ©rentes communautĂ©s produit les plus pertinentes pour l’Area), selon un template similaire, sur 4 pages maximum.

📄Voici le template du Product Quarterly Review d’Alan

  1. Apprentissages de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente

Afin de faire le lien entre le passé et la projection du futur et inscrire la roadmap dans un contexte temporel plus large

  1. Le narratif de l’annĂ©e

Historiquement, Alan utilisait les OKR. Mais, aprĂšs la lecture de cet article de Reforge, l’équipe a rĂ©cemment adoptĂ© un nouveau concept : les narratifs. L’idĂ©e ? Raconter la (petite) histoire de l’Area sur cette annĂ©e.

“RĂ©sumer un objectif d’OKR ou une mission d’équipe en une phrase est souvent un exercice difficile. Cela dĂ©bouche sur une formulation inspirationnelle pas toujours Ă©vidente Ă  comprendre. Avec un narratif, on se libĂšre de cette barriĂšre en Ă©nonçant un petit paragraphe de 150 mots max que tout le monde peut se reprĂ©senter”, explique Thomas Rolf.  

  1. Les KPI Business de l’annĂ©e

L’idĂ©e est ici de faire le lien entre la roadmap de la Product Area et les enjeux business de l’entreprise. “On demande aux Ă©quipes produit de prĂ©ciser l’impact qu’elles vont avoir sur nos principaux indicateurs business ”, prĂ©cise Thomas. GĂ©nĂ©ralement, il est ici question d’indicateurs de rĂ©ussite Ă  suivre. 

  1. Les thĂšmes de roadmap

Voici le cƓur du document : les fameuses opportunitĂ©s produit qui constitueront autant de sujets de travail pour les Product Areas au cours des prochains mois. Ce qui est sommairement considĂ©rĂ©, par simplification, comme la “roadmap” pour les parties prenantes.

📘 On retrouve cette notion de "roadmap Ă  thĂšmes" dans notre rĂ©sumĂ© du livre Product Roadmap Relaunched

Chaque thĂšme reprĂ©sente un problĂšme clients ou membres spĂ©cifique, une opportunitĂ© de marchĂ© ou un but stratĂ©gique que l’équipe veut traiter. Il doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©, lĂ  encore, avec un petit narratif de quelques phrases et correspondre au travail d’au moins une crew sur un trimestre, afin de pouvoir plus facilement les comparer entre eux - ce qui implique parfois de regrouper plusieurs petites initiatives en un seul thĂšme. Sans toutefois rentrer dans le comment.

Ambiance DDE : un qui bosse, trois qui regardent. - Source : Alan

Alan a aussi introduit un concept de segmentation des thĂšmes selon trois niveaux de maturitĂ© des initiatives produit, afin d’avoir une meilleure visibilitĂ© sur le staffing nĂ©cessaire des Ă©quipes, basĂ© sur cet article de Kent Beck

  • Explore : investigation sur une nouvelle initiative (= 4 “Alaners” max, cela reste un pari)
  • Expand : dĂ©veloppement d’un produit existant (7 “Alaners” max)
  • Run : maintenir un service existant

Il est aussi recommandĂ© de mentionner ce qui ne sera PAS fait, afin d’éviter toute confusion. 

Enfin, la Product Area est invitĂ©e Ă  tirer Ă  gros traits, avec un graphique visuel, les thĂšmes qu’elle va traiter au cours des deux prochains trimestres, voire, dans la mesure du possible, d’estimer les thĂšmes du semestre suivant. “MĂȘme si on sait bien qu’il y a de fortes chances que cela Ă©volue d’ici là”, atteste Thomas.

  1. L’appĂ©tit

L’appĂ©tit, notion venant directement de la mĂ©thodologie Shape-up, correspond au temps que l’équipe souhaite consacrer Ă  un sujet. À l’inverse d’une estimation (qui donne un temps de conception envisagĂ©), l’appĂ©tit fixe l’ambition comme variable d’ajustement d’un projet.

L’approche est donc inversĂ©e : au lieu de se dire “combien de temps va durer ce projet ?”, la question devient “combien de temps ai-je envie d’investir sur ce projet ?”. Sous-entendu, “Je vais ajuster l’ambition pour que cela rentre dans le temps dans cet appĂ©tit”.

ConcrÚtement, elle indique le nombre de personnes dont elle va avoir besoin pour accomplir sa roadmap, par métier (Ingés, Design, Product Manager, Data, Ops, Assurance, Product Content, Product Marketing Manager).

Les Ă©quipes sont invitĂ©es Ă  indiquer l’appĂ©tit de base ainsi qu’un appĂ©tit augmentĂ©. C’est-Ă -dire : que feraient-elles en plus dans la roadmap avec des ressources supplĂ©mentaires et ce que cela impliquerait en termes de business KPI ?

Conséquence : un ajustement des équipes peut se produire tous les 6 mois chez Alan, en fonction des projets actés dans la roadmap. Autrement dit, les crews ont une durée de vie fixe mais renouvelable.

“Notre organisation est au service de notre stratĂ©gie”, prĂ©cise Thomas.

  1. Les annexes

Enfin, en annexes de ce document, la Product Area peut ajouter diffĂ©rentes informations : 

  • Le rappel du pĂ©rimĂštre produit de l’Area (les interfaces et Jobs-to-be-done principaux dont elle est responsable en l’occurrence)
  • L’identification de dĂ©pendances avec d’autres Product Areas
  • Les risques majeurs de ne pas rĂ©ussir Ă  livrer cette roadmap
  • Les actions liĂ©es Ă  la dette technique et Ă  l’augmentation de la qualitĂ© produit

Actuellement, la roadmap est Ă©tablie tous les 6 mois chez Alan. “On s’est rendu compte que planifier Ă  un horizon d’un an ne servait pas Ă  grand-chose car notre monde change assez vite”, confirme Thomas Rolf.

Sachant que se dĂ©roule un Product Quarterly Review Ă  la fin de chaque trimestre. L’occasion de faire le point sur ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© et d’ajuster Ă  la marge si nĂ©cessaire.

B) Un document affiné par itérations successives

Voilà, à ce stade, chaque Product Area a proposé sa roadmap, rédigé sur un Google Doc. Que se passe-t-il ensuite ?

Place au ping-pong ! Les Product Community Leads d’Alan (Thomas pour le produit et ses Ă©quivalents cĂŽtĂ© ingĂ©, design, data et ops) et parfois les parties prenantes business, selon les Product Areas, vont challenger les roadmaps, pendant une semaine.

Histoire de proposer un cheminement cohĂ©rent pour l’ensemble des Ă©quipes produit, voir s’il convient d’ajouter du monde dans une Ă©quipe ou, au contraire, ralentir les investissements pour se concentrer sur d’autres prioritĂ©s
 Bref, endosser la responsabilitĂ© de la roadmap produit globale Ă  l'Ă©chelle des 6 prochains mois. 

“Pour arbitrer les dĂ©cisions les plus complexes, on fait remonter Ă  Jean-Charles, le CEO ainsi qu’au Chief Financial Officer”, ajoute Thomas.

Au bout de ce processus, les Product Areas ont leur feuille de route sur le semestre. En avant Guingamp !

Les canap' du bureau parisien d'Alan, dans le 10e arrondissement

C) Une communication Ă  l’échelle de l’entreprise

Alan dispose d’une culture de l’écrit trĂšs atypique. Au sein de l’insurtech, quasiment pas de rĂ©union ! Tout se fait par discussion asynchrone Ă  mĂȘme les documents. Dit autrement : toutes les dĂ©cisions se prennent Ă  l’écrit. Naturellement, tout est disponible en ligne de maniĂšre assez transparente. 

Il en va ainsi des roadmaps de 2 Ă  3 pages des Product Area qui sont accessibles librement en interne. “Je m’occupe gĂ©nĂ©ralement de faire un petit rĂ©cap’ par Ă©crit et en vidĂ©o sur Loom Ă  mesure que l’on avance”, complĂšte Thomas.

D) Le Product Strategy Review, le rituel de modification de la roadmap en cours de route

Et que se passe-t-il si, durant les 6 mois, des Ă©lĂ©ments impromptus interviennent et remettent en cause la teneur de la roadmap d’une Product Area ? RĂ©ponse : une Product Strategy Review est organisĂ©e.

Ce mĂ©canisme permet de “changer le contrat entre Alan et une Product Area”, expose Thomas. Il prĂ©cise :

“S’il se produit une grande nouvelle qui a un impact sur le succĂšs d’une initiative ou l’émergence d’une opportunitĂ© significative qu’on n’avait pas anticipĂ©e, cette instance permet de refaire le point sur l’attribution en ressources des Ă©quipes”.

Une maniĂšre de rester agile face au caractĂšre potentiellement figĂ© d’une roadmap.

C’est par exemple au cours d’un Product Strategy Review qu’a Ă©tĂ© prise la dĂ©cision stratĂ©gique (radicale) d’arrĂȘter l’application Alan Baby, dont nous avions racontĂ© l’histoire dans ce podcast d’Épique.

3- 3e Ă©tape de la roadmap d'Alan : Les plans trimestriels Ă  l’échelle des Crews

Une fois les roadmaps validĂ©es, il existe encore une Ă©tape afin d’affiner le travail de chacun et chacune des Alaners. Petit rappel : les Product Areas, l’équivalent des Tribes, comprennent parfois plusieurs Ă©quipes en leur sein. Des crews.

Les roadmaps sont l'outil des Product Areas. Mais encore faut-il les transposer Ă  l'Ă©chelon plus granulaire des crews. Alan n’appelle pas cela des roadmaps mais des plans trimestriels de crew (Crew Quarter Plan). Cela rĂ©sume ce que l’équipe compte accomplir dans le trimestre.

📄Voici le template des Crew Quarter Plan d’Alan

A) Un document Notion en 3 temps principaux

Ces documents sont renseignĂ©s cette fois dans Notion et chaque responsable de crew doit suivre plus ou moins le mĂȘme enchaĂźnement.

  1. Le narratif

Comme prĂ©cĂ©demment, il s’agit de “raconter” en 200 mots max ce que l’équipe ambitionne de rĂ©aliser au cours du trimestre. Notamment en expliquant en quoi c’est important pour les membres et le business (en lien avec les KPI de la Product Area) mais Ă©galement pourquoi le faire maintenant.

2) Les objectifs et engagements

Cette partie ressemble Ă©troitement aux OKR. Il s’agit du pendant du narratif en prouvant en quoi le Crew a progressĂ© au cours de ce trimestre.

L’objectif tient en une ligne tandis que les engagements correspondent Ă  des mesures de succĂšs (idĂ©alement des indicateurs basĂ©s sur des outcomes qui peuvent ĂȘtre suivis toutes les semaines, comme un taux de conversion par exemple). Pour des produits moins matures, il est plutĂŽt demandĂ© d’indiquer des jalons chiffrĂ©s.

3) Les tĂąches

Enfin, les Crews doivent indiquer les grandes actions qu’elles comptent mener pour chaque objectif. Il faut savoir qu’Alan fonctionne non pas en sprint de 2 semaines mais en cycles de 6 semaines, sur le modùle de Shape Up

Il ne s’agit donc pas d’entrer avec prĂ©cision dans chacune des tĂąches effectuĂ©es (ce qui s’apparenterait un peu Ă  du flicage) mais plutĂŽt de donner une estimation de l’allocation du temps de l’équipe entre le shipping, la mesure d’impact, le framing ou le making, pour reprendre les termes de la documentation d’Alan.

Aussi, les Ă©quipes peuvent prĂ©ciser ce qu’elles ne vont pas faire pour informer les autres Ă©quipes produit.

Un fonctionnement qui s’inspire directement du framework NCT (Narrative, Commitments, Tasks) de Reforge.

En résumé, voici donc à quoi ressemble un trimestre complet chez Alan :

B) Comment faire le lien entre stratĂ©gie d’entreprise et retours terrain ?

Toute la complexitĂ© d’une roadmap produit est d’arriver Ă  faire coĂŻncider une stratĂ©gie globale sur plusieurs annĂ©es avec des enjeux du quotidien remontĂ©s par les utilisateurs ou les parties prenantes. Comment Alan rĂ©ussit Ă  gĂ©rer ce subtil Ă©quilibre ? “C’est toute la magie du Product Management
 et ce n’est clairement pas facile”, convient Thomas.

Pour lui, un Ă©lĂ©ment de la rĂ©ponse tient au fait d’avoir dĂ©jĂ  une organisation en trio sur 3 niveaux hiĂ©rarchiques (on parle d’orga fractale chez Alan) : le produit, le design et la tech (auquel on peut ajouter Ops, data et assurance) sont dĂ©cisionnaires Ă  l’échelle du leadership, des Product Areas et des Crews. Une façon d’avoir d’emblĂ©e une diversitĂ© de perspectives.

Aussi, la collecte des insights du terrain a Ă©tĂ© mĂ©thodiquement formalisĂ©e chez Alan. La licorne utilise par exemple l’outil Harvestr pour agrĂ©ger ces derniers, notamment via les Product Marketing Managers ou les Product Specialists, une fonction hybride nouvelle entre le produit et le service clients, qui se chargent de faire remonter des tendances marquantes.

Enfin, il s’agit de la fonction mĂȘme de Product Manager de jongler entre la comprĂ©hension du terrain et de la vision plus macro !

Une image vaut 1 000 mots

4- La roadmap produit chez Alan : un processus spécifique
 et en évolution permanente

Avant de dĂ©rouler le mĂ©canisme de crĂ©ation des roadmaps chez Alan, dont nous venons Ă  l’instant d’énumĂ©rer les Ă©tapes, Thomas avait souhaitĂ© faire deux mises en garde : 

A) Un processus de roadmap est trĂšs dĂ©pendant de la culture d’une entreprise

“Il s’agit du reflet de la façon dont sont prises les dĂ©cisions au sein de la boĂźte”, prĂ©cise-t-il.

En l'occurrence, comme on l’a Ă©voquĂ©, Alan dispose d’une culture assez atypique et difficilement transposable. 

On a Ă©voquĂ© la culture de l’écrit et de l’asynchrone. On pourrait aussi parler de la transparence extrĂȘme liĂ©e Ă  la notion de responsabilitĂ© dĂ©centralisĂ©e (decentralized ownership qui se rapproche des valeurs dĂ©fendues dans Empowered de Marty Cagan).

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