La roadmap produit est un outil essentiel pour les Product Managers et leur organisation. Pourtant, il n’existe qu’un seul ouvrage d’envergure exclusivement dédié au sujet : Product Roadmaps Relaunched, signé notamment par le leader Product américain Bruce McCarthy. En voici la synthèse, dont le pitch pourrait être “Comment adopter les roadmaps produit modernes, des roadmaps pas forcément détestées par tout le monde”.

⏳ 20 minutes de lecture en suivant bien la feuille de route


Ce que tu vas apprendre dans cette fiche de lecture du livre Product Roadmaps Relaunched : 

1. Pourquoi la roadmap produit suscite autant de déception (voire de haine)

2. Les 5 principes clés (et 3 écueils majeurs) d’une roadmap produit

3. Les 5 composants essentiels que doit contenir une roadmap produit (et les 5 optionnels)

4. Les 6 étapes pour concevoir sa roadmap


Bienvenue dans l'épisode 4 / 6 du guide Les bonnes pratiques pour construire sa roadmap produit

Découvrez l'ensemble de nos fiches de lecture dans cette section.

“Chère roadmap, je te quitte ! Plus personne ne te croit ni te comprend, tu n’es jamais à jour, tu racontes un futur radieux qui n’arrive jamais, tu me fais perdre mon temps…”

Ambiance vaisselle cassée et portes qui claquent en ouverture de Product Roadmaps Relaunched. Dans une succession de lettres de rupture assez rigolotes, quelques pros du produit racontent leurs déceptions vis-à-vis de cet outil pourtant central en Product Management. La raison principale ? La roadmap ne tient plus ses promesses. D’où la nécessité d’un “relaunch”.

1. Roadmap produit : pourquoi tant de haine ?

Avant de proposer des remèdes concrets, les 3 mousquetaires américains de la roadmap (C. Todd Lombardo, Evan Ryan et Michael Connors) ainsi que leur D'Artagnan, Bruce McCarthy, tous leaders Product et Design, reviennent sur les raisons de cette colère. 

En commençant par un petit rappel historique, toujours utile pour sa culture gé. À l’origine, les premières roadmaps (feuilles de route, en français) sont nées dans les années 1890 à New-York… pour aider les cyclistes à se déplacer dans la ville ! Chemin faisant, le concept se développe et l’American Automobile Association imprime les premières roadmaps sur papier pour les voyageurs américains. L’ancêtre de Waze et du GPS en somme.

Les auteurs situent le passage vers le monde informatique aux années 1980, quand l’entreprise Motorola commence à utiliser ce terme pour aligner le développement de ses produits électroniques. Une décennie plus tard, la roadmap est devenue monnaie courante dans l’industrie du semi-conducteur et au sein de boîtes comme Microsoft ou Oracle.

Son usage ? Informer les parties prenantes des changements majeurs au produit afin qu’elles puissent planifier leurs achats des mois à l’avance. Utile quand vous devez commander des puces pour concevoir des millions d’appareils électroniques…

Nos mousquetaires de la roadmap produit

“Une roadmap produit moderne n'est pas censée survivre au contact de la réalité”

Sauf que les temps ont changé. Ces roadmaps traditionnelles de planification, dérivés de la gestion de projet, ne se prêtent plus à la pratique actuelle du Product Management, notamment numérique. Les priorités évoluent, des fonctionnalités sont supprimées, les entreprises pivotent.

Ce que résume parfaitement Joanna Bastow, la fondatrice de la communauté Mind the Product et du logiciel Prodpad, en avant-propos du livre : 

“Quand j’ai commencé ma carrière de Product Manager, la roadmap était généralement une liste de souhaits de fonctionnalités empilées, avec des dates de livraison qui s’étiraient aussi loin que le tableur pouvait contenir de cases. [...] Ces roadmaps à l’ancienne ne sont pas adaptées au développement de logiciels. Une roadmap moderne n'est pas censée survivre au contact de la réalité. Tout comme vos premiers prototypes et MVP sont susceptibles d'être mis à la poubelle lors des sessions de feedback avec vos premiers clients, votre roadmap est destinée à changer et à s'adapter au fur et à mesure de vos apprentissages. La roadmap de votre produit est le prototype de votre stratégie. [...] Plus qu’un simple document, c’est un outil de leadership”.

2. Ce qu’est une roadmap produit (et ce qu’elle n’est pas)

Résumons les choses : une roadmap “traditionnelle”, qui se rapproche plus d’une planification de projet, n’est pas assez flexible pour les méthodes lean et agiles utilisées en Product Management. Mais qu’est-ce qu’une roadmap “moderne” alors ? 

Pour les auteurs, il s’agit d’un outil de communication stratégique. Voici leur définition : une roadmap décrit la manière dont vous comptez concrétiser votre vision produit, afin de contribuer à l’atteinte des objectifs stratégiques de votre organisation. 

Pour eux, une roadmap doit reposer sur 5 principes et éviter 3 écueils majeurs.

✅ Principe n°1 : une roadmap doit placer le plan d’une organisation dans un contexte stratégique

  • Problème courant : personne ne comprend pourquoi les éléments sont dans la roadmap
  • Solution : lier la roadmap avec une vision enthousiasmante du futur

Dit autrement : une roadmap est une fantastique opportunité (souvent oubliée) de rappeler pourquoi vous êtes en train de concevoir ce produit et pourquoi il s’inscrit dans la stratégie globale de l’entreprise.

✅ Principe n°2 : une roadmap doit se concentrer sur la façon de créer de la valeur pour les utilisateurs et l’organisation

  • Problème courant : Vous shippez beaucoup… sans que votre produit ne progresse vraiment
  • Solution : Orienter la roadmap sur la création de valeur

On l’a vu, un calendrier qui récapitule les dates de livraison de fonctionnalités n’est pas un synonyme de roadmap. On peut en effet mettre en prod’ dans les temps, en répondant aux besoins des utilisateurs et en suivant ses spec’… sans que cela ne fasse bouger ses indicateurs de succès, n’améliore la satisfaction des utilisateurs et ne résolvent leurs problèmes. 

D’où la nécessité de faire apparaître clairement des besoins ou des problèmes utilisateurs, des jobs to be done etc. Ce que les auteurs appellent des “thèmes”. Mais nous y reviendront.

✅ Principe n°3 : une roadmap doit intégrer l’apprentissage

  • Problème courant : Votre direction et vos utilisateurs vous demandent de vous engager
  • Solution : S’engager sur des résultats (outcomes) plutôt que sur des fonctionnalités (outputs)

Le fameux piège d’une roadmap traditionnelle : essayer de prédire un futur incertain par nature. Ce qui se traduit souvent par des commerciaux qui intègrent des promesses de fonctionnalités pour gagner un contrat ou des CEOs qui estiment que mettre des dates dans une roadmap est le seul moyen d’obtenir des résultats. Alors qu’en réalité, la seule chose qui importe et qu’il convient d’indiquer, c’est l’outcome.

Moment définition : les outputs sont ce qui est produit (physiquement ou virtuellement), les outcomes sont les impacts concrets de ce qui a été produit (pour les utilisateurs et l’entreprise). Dit autrement, les outcomes représentent la différence opérée par les outputs. C’est la fin et non les moyens.

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